PHOTOGRAPHIER

La photographie est un excellent moyen de passer du temps à observer les choses autour de soi et à créer un lien singulier avec l'environnement. Focaliser sur des objets, sur leur volume, sur la lumière et son incidence sur ces mêmes objets peut amener à un apprentissage  allant de l’observation du sujet à l’envie de traiter et/ou retoucher ses images.

Pour les exercices et propositions données, il n'est pas nécessaire de posséder un matériel de professionnel. Vous pouvez travailler avec un simple portable, comme vous pouvez continuer à travailler sur pellicule.

Photographier le vivant

Photographier le vivant, qu'il soit animal ou végétal, c'est faire l'expérience de l'immaîtrise.

Exercice 1 :

Dans du coton, semez des lentilles, du lin, ou d'autres graines faciles à faire germer.
Observez et photographiez chaque jour l'évolution de ces graines.
Vous pouvez rendre l'exercice beaucoup plus difficile en immobilisant votre appareil pour garder le même angle chaque jour.
A quel moment décidez-vous que cet exercice se termine, et pourquoi ? Peut-on faire un montage en stop motion de ces images ?

Exercice 2 :

Faites pousser des chutes de légumes dans des pots d'eau. Comme pour l'exercice 1,observez et photographiez l'évolution des plantes.

Exercice 3 :

Gardez un bocal alimentaire que vous ne laverez pas après utilisation. Tenez-le fermé. Au fil des jours,une couche de moisissures va se former. Observez-la.Photographiez-la. Que voyez-vous ? Placez-le à côté d'une fenêtre. Observez la lumière sur les moisissures. Comment photographier ce qui n'a, en apparence, aucun intérêt plastique ?

Se documenter, documenter son confinement

La personne que je pense être n'est ni celle que je vois, ni celle qui apparaîtra sur les images. Et pourtant, je peux engager une sorte d'observation tout à fait subjective de ce que je présente à l'autre.

Qui suis-je dans mon confinement ? Qui suis-je au réveil ? Au coucher ? Aux heures où je ne suis habituellement pas là ? Quelle place je donne à mon quotidien par la photographie ? 

Sur plusieurs jours, photographiez-vous, à la même place, à la même heure, dans la même tenue, avec une tenue différente, à une heure différente, à une place différente. Faites le choix du répétitif ou de l'unique. Que souhaiteriez-vous raconter de votre confinement ? Le paradoxe de sa banalité dans son exception, car partagé par des millions d'autres personnes ? Est-ce votre solitude qui vous semblera à documenter ? Que voudriez-vous retenir de cette expérience étrange que l'isolement imposé peut générer ? 

Photographiez votre visage, votre main, votre corps. Votre corps dans le miroir, dans la vitre, dans l'eau. Inspectez vos doigts, vos yeux. Votre ventre. Sans jugement. 

L'étrange conformité qui, pourtant, vous distingue de n'importe qui d'autre. Photographiez votre peur. Quelle est-elle ? Où est-elle ? Avez-vous peur de la solitude ? De manquer ? D'être trop ?

Après plusieurs jours, regardez vos images : quels sont les points qui reviennent le plus souvent ? Que croyez-vous voir dans vos images ? Comment pourriez-vous en faire une expérience de partage, de réappropriation de votre image ? Peut-on tendre à l'universalité en étant son propre sujet d'observation ?

Photographier sans voir

Voici un exercice que j'ai mis en place il y a quelques années à l'école de Condé où j'interviens et qui consiste à photographier les yeux bandés.


Je conseille cette expérienceaussi bien aux débutants qu'aux confirmés. La peur de mal faire, oul'habitude de "reconnaître SA bonne image" enferme le.laphotographe dans des schémas sans risques.


Photographierles yeux bandés va favoriser la surprise (la bonne), étudier descadrages parfois surprenants après coup, et peut permettre defavoriser la manière de communiquer avec l'autre. Votre modèle (sivous n'êtes pas seul.e) peut effectivement vous guider pourfaciliter votre prise de vue. N'hésitez pas à échanger vos rôles,à être photographe puis devenir modèle.

Si vous êtes PSA/I/TM et vivez seul.e, sécuriser votre prise de vue en photographiant assis.e et/ou couché.e. Que devine-t-on de l'environnement ou d'un objet lorsque ceci échappe à la vue et à l'intentionnalité ? Comment cette intention peut-elle, par la contrainte et l'adaptation, exister et être menée ?

Photographier sans voir pose également la question de ce qu'est la photographie, par essence. Est-elle une image sur un support ? Ou réside-t-elle dans l'image mentale qui précède le déclenchement ?

Photographier la sensorialité

Comment photographier ce qui échappe à la vue ? Est-il possible de traduire à l'image ce qui ne peut être compris que par qui l'éprouve ?

Photographier l'hypo ou l'hypersensorialité est faire l'expérience de l'inexprimable. Aussi, quelle démarche peut être la vôtre dans cette appréhension si personnelle des stimuli ?

Voudriez-vous répertorier, classer, désigner ce qui génère chez vous des réactions intenses, ou, a contrario, n'en provoque aucune ? Resteriez-vous dans l'explicite, le factuel, ou opteriez-vous pour le symbolique ? Votre démarche peut-elle s'inscrire dans la photographie de scènes du quotidien apparemment banales, mais dans lesquelles il vous est difficile d'évoluer ? Ou pensez-vous qu'il serait judicieux de photographier vos réactions en réponse aux surcharges ?

Ce travail fascinant peut prendre des jours...


CHANTER

Lorsque je suis intervenue en accueil de jour auprès d'un public en situation de polyhandicap et en hôpital psychiatrique auprès de PTM, j'ai observé une constante : la difficulté d'être "dans" son propre corps. Si cette donnée est visible de manière globale, elle l'est d'autant plus chez les personnes fragilisées. Le corps est mis à l'épreuve, les sensations sont altérées, la disposition neurologique peut également induire un traitement différent des informations. La sensation de confinement peut certes rassurer, mais elle peut aussi amener à aggraver cette sensation d'être "en-dehors".
Lors des crises ou des décompensations, le traitement sensoriel est modifié au point de mener parfois à une insensibilité à la douleur même extrême. Chez certaines PSA, cette insensibilité est constante.

Chanter est une expérience esthétique. Dire le contraire serait hypocrite. Pourtant, chanter est d'abord une expérience sensorielle. Elle peut être apaisante, curieuse, et ouvrir un terrain d'expérimentations artistiques riche.
Les exercices qui vont suivre ont été pensées pour les PSA mais peuvent convenir à n'importe quel public.

La vibration : la sentir, l'éprouver, la modeler

Vous pouvez "observer" les vibrations du son. Sur vous, sur l'autre. L'idée est de se détacher de l'aspect esthétique et de se focaliser uniquement sur le ressenti physique du son.

Exercice Corps/Surface 1 :

Allongez-vous sur le ventre, à même le sol. Posez votre tête sur la surface même, une joue en contact avec celle-ci. Installez votre corps de manière à vous sentir confortable.
La bouche fermée, inspirez sans bruit par le nez, et émettez un son grave, comme si vous savouriez quelque chose de très agréable. Répétez ce son plusieurs fois, et observez la manière dont les sons vont "vibrer" à la surface. Est-ce que le parquet vibre  ? A quel endroit ? Sentez-vous également les notes graves vibrer dans le bas de la nuque ? Dans le haut de la tête ? Posez votre main sur vôtre crâne. Sentez le son que vous allez étirer, allonger, moduler de plus en plus fort, de moins en moins fort. Est-ce que, si vous posez votre main à côté de votre tête, sur le sol, vous sentez les vibrations se propager dans la surface ? Qu'en est-il de votre propre corps ? A quel moment les vibrations se font les plus fortes ?

Exercice corps/surface 2 :

Même consigne que l'exercice 1, mais debout, le front, la joue, le dos contre un mur. Fixez-vous sur la manière dont votre corps devient un conducteur des vibrations dans les surfaces en contact. Modifiez le son en ouvrant puis fermant la bouche, essayez avec un extrait d'une chanson aimée.

Exercice corps 3 :

Si votre sensorialité vous le permet, asseyez-vous dos à dos avec un membre de votre famille ou une personne accompagnante. Inspirez, toujours sans faire de bruit, et focalisez sur la sensation des côtes qui s'ouvrent comme une tulipe renversée, ou des élytres de coléoptères. Créez des sons graves que la personne à qui vous êtes adossée va suivre. Sentez les vibrations que vos cages thoraciques en contact vont vous permettre d'éprouver. Montez progressivement dans les aigus. Que se passe-t-il ? A quel moment les vibrations deviennent plus imperceptibles ? Essayez de ramener les vibrations plus bas dans votre corps.

Chanter n’importe quoi, n’importe quand

Le chant a une fonction sociale : avant que d'être une performance véhiculant des codes et des modes esthétiques, chanter favorise le lien social et l'accompagnement. Le cerveau réagit avec plus d'attention à la voix humaine qu'aux autres stimuli sonores. Chanter permet également de libérer des endorphines et de l'ocytocine, amenant de fait une sensation d'apaisement.

Si vous êtes seul.e, chantez quand même ! Si une émotion vous traverse et qu'il vous est difficile de l'identifier, chantez. De la tristesse ? Chantez ! Un besoin compulsif ? Chantez. Pour rire, pour de vrai, avec soin, sans consonnes, dans une langue inconnue, un morceau aimé, adoré, un morceau insupportable, drôle, répétitif.

Exercice 1 :

Si une chanson vous obsède ou vous plaît, imaginez plusieurs manières de la chanter. Et si vous étiez Elvis Presley ? Mickey ? Amy Winehouse ? Qui aimez-vous imiter de manière exagérée ?

Exercice 2 :

Chanter... dans des contenants. Dans des casseroles, des cartons. Chantez dans une chaussure, entre deux oreillers. Chantez dans vos mains. Sentez et écouter à quel point la voix change en fonction des surfaces, des espaces, des matériaux.

S'enregistrer

Votre téléphone possède un enregistreur vocal (une fonction dictaphone).

Enregistrez des sons du quotidien : la machine à laver, la chasse d'eau, un réveil, une conversation. Chantez dessus. Reproduisez les notes que vous percevez, inventez des harmonies, du texte.
Posez votre téléphone sur votre thorax et créez des sons, enregistrez-les. Qu'entendez-vous ? Que ressentiez-vous physiquement lors de l'émission sonore ?

Exercice 1 :

Chantez votre quotidien. Enregistrez la chanson qui, pour vous, représente bien cette journée, ou improvisez sans jugement une mélodie sur laquelle vous déposerez votre humeur de la journée.

Exercice 2 :

Enregistrez votre voix sans enjeux, en impro. Sans chercher à créer du beau, émettez des sons ouverts, fermés, laissez-les vous traverser physiquement, observez la manière dont dont vous ouvrez la bouche ou orientez les lèvres pour la faire sortir. Souriez, chantez, puis ne souriez plus, souriez excessivement, grimacez, laisser retomber vos joues, et observez comment le son de votre voix évolue.

Chanter ensemble

Faites à plusieurs l'expérience de l'espace.

Exercice des pièces 1 :

Isolez-vous dans une pièce, et demandez à une autre personne de se placer dans la pièce adjacente. Placez votre visage contre le mur, et entamez une chanson commune. Qu'entendez-vous ? Que percevez-vous dans la surface murale ?

Que se passe-t-il si vous chantez plus fort et que vous vous éloignez du mur ? Et si vous vous retrouviez au fur et à mesure que la chanson défile ?

Exercice des pièces 2 :

A plusieurs, chantez en vous bouchant les oreilles. Ensuite, bouchez, débouchez, tout en continuant de chanter. Changez de position dans la pièce. Qu'entendez-vous ? Que ressentez-vous ?

Spécial Enfants :

*La vibration, la sentir, la modeler


N'hésitez pas à partager les exercices cités en montrant, sans forcément expliquer. Vous pouvez, si et seulement si le lien avec l'enfant et son rapport à la sensorialité le permettent, prendre l'enfant dans vos bras (thorax contre thorax, ou en "oeuf", thorax contre dos) et faire vibrer votre thorax grâce à des sons graves, longs, et répétés.
Si l'enfant manifeste le besoin de créer des sons, voyez si vous pouvez suivre son exemple et fabriquer les mêmes sons, en vous adaptant au fur et à mesure, sans intervenir verbalement, sans chercher à créer un contact oculaire.

Exercice 1 :

Faire des sons profonds, graves, qui résonnentà différents endroits chez vous (cage thoracique, thorax, crâne, mâchoire, prononcer des "m", des "n", des "d", des "oui", etc.). Fairetoucher avec la paume de la main, le bout des doigts, le dos de la main, et inviter l'enfant à faire de même avec ses propres sons et ses résonances.

Exercice 2 :

Si l'enfant a un intérêt spécifique très prenant auprès duquel il se réfugie, l'inviter à créer une chanson sur le thème. L'enfant vénère les lignes de métros ? Les poneys ? Les trous noirs ou les odeurs des fleurs ? Proposez une chanson connue dont on pourrait changer les paroles en se servant de l'intérêt spécifique comme sujet de départ.

S'enregistrer

Cet exercice peut également être un terreau riche pour les enfants pour les PSA/TM en famille. Vous pouvez enregistrer un son avec un téléphone, un autre son avec un autre téléphone, puis, avez un troisième, enregistrer vos improvisations vocales ou vos compositions ! Étant donné la possibilité de surcharge auditive de ces exercices et selon la fatigabilité de l'enfant, il est vivement conseillé d'adapter cet exercice en fonction de l'environnement, des activités accomplies par l'enfant dans la journée et de son humeur.


ECRIRE

Pour certaines PSA, le langage est une source de complications, surtout dans un cadre social : un mot utilisé de manière imprécise ou hors contexte, une expression toute faite ou trop imagée peut générer confusion et tension interne ("Cette personne parle-t-elle au sens propre ou au sens figuré ?"). Il n'est pas rare de voir une PSA être accusée de "rigidité" ou de préciosité quant à sa manière de parler ou de traiter les mots.

L'aptitude à verbaliser ou tenir une conversation hors intérêt spécifique n'est pas toujours aisée pour les PSA, surtout lors des périodes de fatigue intense. Si certaines PSA se réfugient dans un mutisme plus ou moins long, d'autres éprouvent des difficultés à se contrer sur ce qu'elles disent, oublient des mots familiers, en inversent, butent facilement sur des syllabes, perdent rapidement le fil de leur propos.

Traverser le confinement et s'essayer à l'écriture peut amener la PSA à explorer ses capacités de lettrure, son imagination et à maintenir son attention sur une tache stimulante tout en tirant parti des spécificités sensorielles.

Les exercices proposés ont été pensés pour des PSA/I/TM, mais peuvent convenir également à des PI/TM, ou à des enfants. Ils peuvent être menés en solitaire ou à plusieurs.

Cette couleur est quelqu'un

Parce que certaines PSA avaient/ont des difficultés au niveau de l'abstraction et de l'imagination, il a longtemps été décrété qu'elles n'étaient pas créatives. Le nombre d'auteur.rice.s sur le spectre nous prouve qu'il n'en est rien.

Cette couleur est quelqu'un est un exercice fascinant à bien des égards.

Choisissez une couleur dans votre environnement proche (le bleu turquoise de cette chaise, le mordoré d'un cadre etc.) et observez-la.

Que vous évoque cette couleur ? Qui vous rappelle-t-elle ? Pouvez-vous reconnecter cette couleur à quelqu'un, à ses vêtements ? Pouvez-vous prénommer cette couleur ? Est-ce que cette couleur vous fait penser à quelqu'un de réel ou d'imaginaire ?

Imaginez cette couleur plus claire, ou plus foncée. Écrivez les mots qui vous viennent à l'esprit lorsque cette couleur change. Peut-être que cette couleur a un caractère, peut-être qu'elle a une voix, peut-être s'inscrit-elle dans un espace.

Associez une couleur à cette même couleur. Comment les faire évoluer ensemble ? Se connaissent-elles ?

Si l'exercice vous stimule, imaginez un recueil de couleurs que vous pourrez collecter et faire vivre côte à côte.

Écrire les odeurs

Saisissez-vous d'une épice, un tissu, une boîte, un aliment, ou autre.

Déterminez-en l'odeur. Comment est-elle ? Quelles images déclenche cette odeur ?

La trouvez-vous colorée ? A-t-elle la couleur de l'objet dont elle émane ? Pourriez-vous déterminez d'autres notes dans cette même odeur ?

Si cette odeur est familière, racontez un souvenir qui s'y rapporte, et évaluer le degré de réconfort de cette odeur.

Au cas où l'odeur apporte une sensation d'apaisement rapide, pensez à y avoir recours en cas de sensation d'angoisse, surtout si vous vivez seul.e.

Créez des fiches de souvenirs correspondants à des odeurs données. Observez si certaines odeurs et/ou souvenirs se font échos. Avez-vous utilisé des mots similaires pour les décrire ?

Celleux qui ont déjà une vie

La biographie de certaines personnes ou de certains personnages se veut la plus objective possible. L'exercice d'écrire sur qui fait ou a fait l'histoire d'une manière ou d'une autre peut devenir une aventure incroyable si l'on ajoute à la prouesse cette contrainte : tout doit être créé de toutes pièces.

Qu'aurait donc été la vie de Mylène Farmer si elle avait accédé au poste de PDG de GDF ? Et si l'on découvrait que ce n'est pas Étienne Daho qui chante, mais son intestin grêle ? Quelle aurait été la carrière du sosie de Johnny si celui-ci avait préféré la pétanque ?

Peu importe le ton ou le genre choisi, l'exercice peut être pris avec beaucoup de sérieux.

Journal d'un confinement

Se raconter, raconter le quotidien dans le confinement est un exercice qui peut compléter le documentaire photographique proposé ci-dessus.

L'exercice du journal est un genre moins représenté dans le paysage littéraire, bien que de nombreux.ses diaristes confidentiels y aient recours.
Lors des événements exceptionnels tels que le confinement imposé, décrire le quotidien est un outil précieux pour mettre à distance des ressentis parfois confus ou pesants.

N'hésitez pas à agrémenter votre journal d'éléments non écrits (tissus, papier, fleur à sécher à plat, image découpée, post-it, etc.) qui vous permettront de resituer vos souvenirs dans un futur plus ou moins proche.

Tenir un journal peut également vous permettre d'accompagner vos crises. Par exemple, lors d'une rumination, vous pouvez exposer votre pensée à l'écrit, et... tenter de trouver la réponse définitive à votre pensée obsessionnelle. Lorsque vous constaterez que malgré toutes vos ressources, la réponse est impossible à définir, il est conseillé de refermer votre journal et de vous adonner à une activité où l'attention est largement sollicitée.

Réécrire les contes

Exercice 1 :

Que serait devenu le loup si le petit chaperon rouge avait été alité, et sa grand-mère avait dû lui rendre visite ?

Si le tapis d'Aladin n'avait jamais pu voler ? Et si Raiponce n'avait pas été enfermée en haut d'une tour, mais envoyée au centre de la Terre ?

Exercice 2 :

Choisissez un conte célèbre et réécrivez-le en le transposant à des situations actuelles.

Exercice 3 :

Écrivez un conte dans lesquels vous ferez intervenir des personnages ou situations d'autres contes.

La forme courte

Exercice 1 :

Selon des contraintes choisies, écrivez une forme littéraire courte ne devant pas dépasser une demi-page.

Vous pouvez, par exemple, écrire une nouvelle de 10 lignes, un dialogue à quatre répliques, etc.

Exercice 2 :

Même consigne que l'exercice 1, mais avec une thématique imposée.

La correspondance

Choisissez une personne avec qui vous souhaiteriez échanger des écrits plus travaillés que des conversations rapides.

Via la correspondance virtuelle par mail (un par jour, à tour de rôle), établissez un lien et archivez ces mails, ou imprimez-les.

Mon intérêt spécifique

Les PSA ont un besoin important de consacrer du temps à leur intérêt spécifique. Cette "obsession" d'un sujet, d'un art, d'une langue, etc., si elle les isole souvent de la temporalité et de leurs besoins primaires, leur permet également de se recharger après des contacts sociaux fatigants, une perturbation dans leur routine ou autre. L'intérêt spécifique jour à la fois un rôle de stimulant intellectuel/physique mais aussi un rôle dans l'apaisement ou la récupération.

Écrire sur son intérêt spécifique peut être un bon exercice de classement, tri, organisation et hiérarchie des informations.

Votre intérêt spécifique peut inspirer d'autres PSA/I/TM. Pourquoi ne pas partager, à l'écrit, des techniques et astuces pour faciliter l'accès à son apprentissage ?


FILMER

Avec un téléphone, un appareil photo plus ou moins sophistiqué ou une caméra, il est possible de faire de son confinement un support créatif et documentaire. Si les réseaux sociaux permettent des partages rapides de moments filmés, favorisant ainsi la cohésion et l'entraide, il est conseillé de faire une expérience personnelle du quotidien et de questionner son propre lien à ce qui est observé. Où vous situez-vous, dans ce que vous voyez ?

Je veux me souvenir de ce jour

Chaque matin et chaque soir, filmez vos ressentis et vos attentes, puis archivez ces vidéos.
Elles constitueront un journal intime vidéo de votre confinement.

Filmer des moments silencieux

Filmer la lumière à travers les vitres, une plante, un crayon oublié sur la table.
Filmer celleux qui dorment, les portes fermées, les portes ouvertes. Filmer la nuit quand elle tombe, quand elle est tombée.
Filmer le pied immobile, le vêtement au sol, ce qui reste du petit déjeuner.
Filmer les murs.
Filmer ce qui ne se meut ni ne se proclame, pour appréhender la temporalité d'une manière plus attentive.

Entrevues

Certaines PSA/I/TM vivent très mal ce que l'on appelle les "small talk", id est, "parler de la pluie et du beau temps". Elles peuvent se sentir angoissées, prises en otage lors de discussions banales.

Profitez du confinement pour interroger votre entourage sur des points précis qui vous fascinent.

A la fréquence souhaitée, posez une question, puis, lorsque vous penserez être arrivé.e au bout de votre démarche, faites un montage de vos entretiens. Que retenez-vous ?

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